L’équipe de Sokallis à le plaisir de vous présenter une nouvelle rubrique, l’Enneascan, qui vous propose un regard différent sur l’actualité tentant de cerner ceux qui la font. Nous espérons que vous lirez l’Enneascan avec autant d’enthousiasme que nous avons eu à l’écrire. N’hésiter pas à nous faire part de vos impressions via le site ou les réseaux sociaux.
L’Enneascan se propose de regarder des personnalités par le prisme de l’ennéagramme. L’ennéagramme est un outil qui permet d’étudier les caractères et comportements humains à partir de neuf types. Il s’agit de bases de développement ouvertes et non de catégories fermées. Ainsi deux personnalités partageant une même base peuvent être très différentes en apparence alors que deux personnalités ayant des bases sans aucun lien peuvent se ressembler. De plus, les observations de l’Enneascan se limitent à l’image que renvoient les personnes volontairement ou non au public. Les conclusions ne sont donc pas infaillibles et seule la personne concernée peut déterminer à 100% son ennéatype.
Les primaires 2016 pour désigner les candidats des grands partis à l’élection présidentielle américaine sont bien avancées et deux candidats semblent destinés à l’investiture (à moins d’un coup de théâtre retentissant) : Donald TRUMP pour les Républicains et Hillary CLINTON pour les Démocrates. Ces deux candidats ne s’opposent pas seulement sur le plan des idées mais aussi sur celui la personnalité. Deux caractères opposés qui peuvent donner lieu à un affrontement intéressant.
Hillary CLINTON: L’intelligence froide et calculatrice
Au départ, Hillary n’est pas connue pour sa carrière personnelle mais celle de son mari, qu’elle aidera à décrocher le graal présidentiel. A la maison blanche, elle est la seule « first lady » à avoir disposé d’un bureau dans l’aile ouest (aile du bureau ovale et épicentre du pouvoir) et intègre notamment un groupe de conseillers de la Maison-Blanche chargés de réfléchir aux réformes du système de santé. Ses détracteurs lui reprochent d’être « manipulatrice et obsédée par le secret ».
Durant l’affaire Lewinsky, alors que d’autres auraient claqué la porte après l’infidélité de son mari, Hillary fait tout pour sauver les apparences et le soutient. A se demander presque si elle n’est pas froide et détachée de toute émotion. En recul, en réflexion, calme d’apparence et retranchée dans ses pensées. Elle exprime les émotions en privé, plus tard en secret et surtout hors des caméras. Elle va se refaire le film seule et analyser en silence. Une fois qu’elle aura développé « les photos », réécouté les émissions de TV, de radio, les excuses de son mari, elle sortira ses émotions presque de façon hystérique, mais toujours dans le secret de la maison blanche, sa tour d’ivoire.
Hillary est une militante de longue date mais elle attendra la « fin » de la carrière politique de son mari pour débuter la sienne. Peut-être par ambition personnelle, mais pourquoi attendre ? Pour ne pas s’attirer les foudres des grands en place bien sûr. Elle préfère rester au cœur du système pour ensuite pouvoir le réformer de l’intérieur à son rythme. Elle s’attire l’amitié des grands et en profite pour se faire une place incontournable, crée des liens secrets avec les puissants qui ont les moyens financiers et avec ceux qui contrôlent par l’argent et les liens secrets. Peut-être aussi pour garder le contrôle. En effet, rester dans l’ombre de son mari ne lui suffit plus puisque plus rien ne l’attend après la présidence. Si elle veut garder du pouvoir, elle doit absolument reprendre le flambeau.
Sa carrière politique « personnelle » commence bien puisqu’elle est élue Sénatrice de l’Etat de New York. Elle se présente à l’investiture démocrate en 2008 mais son manque de chaleur humaine lui a souvent été reproché lors de sa campagne. Elle est battue par le jeune Barack Obama bien plus charismatique, détendu, à l’expression corporelle nonchalante, harmonieuse, presque cool… et dont la victoire était une surprise totale puisqu’il ne figurait même pas parmi les favoris. Hillary a plutôt le charisme de l’observatrice et la force mentale qui caractérise son intelligence intellectuelle : son corps n’est pas très expressif dans le dégagement d’un centre empathique et même sympathique, elle reste plutôt en retrait, souriante mais pas vraiment accueillante.
Durant les deux mandats du Président Obama, Hillary se rallie à lui et est nommée secrétaire d’Etat. Elle en profite pour soigner son image et étayer son carnet d’adresse à l’international. C’est le poste idéal pour réaliser son besoin permanant de se placer auprès des grands de ce monde.
Pour cette campagne 2016, Hillary est la favorite des sondages, presque tous les super électeurs aux primaires démocrate (élus et anciens élus démocrates) la soutiennent. Elle a également le soutien du président sortant et de grandes fortunes, elle rassure par son calme et la continuité qu’elle incarne. Elle a tellement bien intégré le système qu’elle EST le système.
Rien ne semble pouvoir l’empêcher de décrocher le poste suprême, rien… sauf l’imprévu.
L’imprévu n’étant pas connu, il est incontrôlable pour Hillary. Elle a déjà perdu contre le candidat surprise Obama. Aujourd’hui, elle est bousculée par Bernie Sanders, un candidat « socialiste » (injure suprême au pays du capitalisme) dont la seule présence aux primaires semble être une aberration. Et enfin, si elle emporte l’investiture démocrate, l’adversaire qui semble se profiler à l’horizon n’est pas un conservateur classique comme on aurait pu s’y attendre en début de campagne, mais une tornade indépendante, Donald Trump.
Donald TRUMP, l’indomptable:
Donald Trump est un self-made-man qui a commencé à partir de rien et n’a pu compter que sur sa volonté et… les projets immobiliers son père, Fred Trump, riche promoteur américain. Investisseur avisé, il connait le succès et fonde un empire immobilier. Il a une préférence pour les projets à l’architecture voyante et imposante comme par exemple la Trump Tower de New York. Dans le milieu des affaires, il a la réputation d’aller jusqu’au bout. Il a connu la faillite mais s’est relevé et sa fortune se compte aujourd’hui en milliards de dollars. On ne reconstruit pas une telle fortune par hasard, son talent en matière de business est incontestable. C’est un bulldozer, un bâtisseur, un constructeur en action permanente pour faire fructifier son argent par de gigantesques investissements.
Il se fait connaitre du grand public en présentant l’émission de télé-réalité “the Apprentice” dans laquelle il vire sans ménagement les candidats (« You’re fired ! »), et pour être copropriétaire du concours de beauté Miss Univers. Il apparait dans quelques séries où il joue son propre rôle et n’hésite pas à monter sur le ring et se jeter littéralement sur son antagoniste lors d’une émission de catch (à ma connaissance il n’est pas allé jusqu’à enfiler un collant). Si on ajoute à ça son excès de fond de teint et ses cheveux plus proches du renard mort que de la permanente (équivalents américains de la « chaine en or qui brille »), on est face à quelqu’un qui cultive son image mais qui est plus soucieux du tape à l’œil que du bon gout ; qui veut en imposer, afficher sa réussite et qui ne s’embarrasse pas de finesse.
En politique, Donald est un électron libre. Un coup républicain, un coup démocrate, un coup indépendant. Par exemple, en 2008 il aurait financé la campagne à l’investiture démocrate d’une certaine Hillary CLINTON. En 2012, il envisage une candidature en tant qu’indépendant à l’élection présidentielle mais il soutiendra finalement le candidat républicain.
Aujourd’hui il est candidat aux primaires républicaines et revendique un discours « politiquement incorrect ». Il est volontairement provocateur et se moque de ses adversaires et de leurs discours formatés. Il pourrait dénoncer avec finesse et subtilité mais ce n’est pas son genre (pas du tout même). Ces détracteurs lui reprochent d’être un confrontateur démagogique, excessif, vulgaire à certains moments, et promoteur d’idées d’un autre temps… Il ne fera rien pour les contredire, et même il en jouera.
En début de campagne, personne ne le prend au sérieux, il est grotesque, voire grossier, il a le plus petit budget de campagne et tout le monde pense que ce « guignol » sera bientôt oublié. Seulement voilà, les votes ont débutés et contre toute attente il est en tête, et de loin ! Le problème, pour les cadres du parti, ce n’est pas qu’un outsider l’emporte, mais c’est qu’un candidat incontrôlable l’emporte. Or Donald Trump est incontrôlable. Sa fortune personnelle est faite. Son budget de campagne est faible mais il lui est propre. Indépendant sur le plan financier, il en profite ! Cette indépendance fait peur et désormais tous sont contre lui, candidats ou cadres du parti. Certains républicains menacent même de faire campagne contre lui s’il était élu.
Donald est au centre de l’attention, seul contre tous… et il adore ça. Donald est l’archétype du dominateur. Chaque attaque, chaque blessure le renforce. Tous les amateurs de corrida vous le diront, on ne fonce pas tête baissée contre le taureau, il vous piétinerait ou vous enverrait par-dessus les gradins d’un simple coup de corne. Pour le vaincre, on le fatigue avant, on le contourne. Pourtant, quand Donald, tel un taureau allant à la pique, cherche la confrontation, ses concurrents républicains la lui apportent sur un plateau. Ils rentrent dans son jeu et se font fatalement balayer. L’énergie motrice de ce caractère est la prise de pouvoir, son expression, la colère. Or dans un pays en crise où les inégalités sont croissantes, la colère contre l’establishment est grande. Donald incarne cette colère contre le système (dont pourtant il profite lui-même) et l’attise par ses provocations ralliant facilement de nombreuses personnes déçues, désabusées ou dans la détresse.
Nous avons donc une opposition de style entre l’emportement de Donald TRUMP et la retenue d’Hillary CLINTON, un peu comme le feu et la glace. Hillary est favorite mais Donald a déjà créé la surprise. Alors cette campagne sera-t-elle le calme avant la tempête ou la tempête avant le calme ?
Ennéascan des personnalités :
Donald TRUMP = 8 aile en 7 sous type 1 (leader / entrepreneur /survie)
Avec ce sous type, Donald fait partie de ceux qui ressentent le plus le besoin d’indépendance, d’accumuler le pouvoir, la position sociale, et des biens matériels. Ils cherchent à contrôler toutes les ressources qu’ils peuvent de façon à maintenir leur indépendance et leur domination. Donc, ces Huit font des gens d’affaires et des politiciens habiles et extrêmement pratiques, qui abordent la vie avec un pragmatisme tenace qu’ils qualifient simplement de « réaliste ». Ce sont souvent des gens qui tiennent à préserver leur vie privée. Qu’il soit homme ou femme, le Huit sous type 1 dans l’instinct de conservation de soi, fait la loi et a le contrôle de toutes les ressources.
Sur un plan positif, ce sont d’excellents contributeurs qui ont l’art de retomber sur leurs pieds quelle que soit la situation à laquelle la vie les expose. Parmi les points délicats, ils ont du mal à avoir de l’empathie pour les besoins des autres, en particulier si ceux-ci sont perçus comme faibles ou inefficaces. Cette variante instinctuelle représente le mieux le côté astucieux, pragmatique et affairiste de ce type de personnalité.
Hillary CLINTON = 5 aile en 6 sous type 3 (observateur / résolveur de problèmes / social)
Avec un sous type plutôt d’instinct social elle sait s’adapter pour servir les besoins de la situation dans laquelle elle se trouve. Donc, l’instinct social est très fortement conscient des autres, que ce soit dans des situations intimes ou en groupe. Il est également très sensible à la manière dont ses actions et attitudes affectent ceux qui sont autour de lui.
Ils veulent rester en contact avec les autres sur le long terme et être impliqués dans leur monde. Les types sociaux sont très attachés à faire des choses qui auront un impact sur leur communauté, ou même à une échelle plus large.
Hillary a faim de savoir, et de maîtrise des symboles sacrés et du langage de la société. Mais en même temps, trop d’emphase sur l’analyse et l’interprétation peut lui faire obstacle. Elle a un peu trop tendance à se mettre dans une forme de retrait, c’est à dire moins participative émotionnellement, d’où son côté froid. Cela peut piéger son image dans un rôle de coincée première de la classe et la montrer imbu d’elle-même, un petit air supérieure à la façon du professeur instruit.
Hilary a prouvé qu’elle est très consciente des hiérarchies sociales, internationales, et, comme l’implique la maitrise du pouvoir par le savoir et les liens cachés, les alliances secrètes, elle veut être une des facettes du pouvoir dans ce monde. Et comme tous les avides de ce niveau de quête, elle doit avoir un guide, un exemple, un guru ? Qui ? Angela ?